Mini-journal l'Express-Ô page I
Société Hydro-Mékinac
Les détails de la soumission demeurent secrets
Le Nouvelliste (Trois-Rivières), Actualités, p. 8
samedi 2 novembre 2002
Royal Saint-Arnaud, journaliste

Malgré l'insistance des intervenants de Chute libre, mercredi soir, à Notre-Dame-de-Montauban, Me André Lemay, avocat-conseil dans le dossier de construction d'une microcentrale de 10,4 MW à la Chute du Neuf, et Richard Larose, ingénieur chez CIMA, refusent pour l'instant de révéler les données exactes de la soumission.

Il faudra donc attendre après le 29 novembre prochain, date prévue pour le choix d'une des trois soumissions par Hydro-Québec. En plus de la Société Hydro-Mékinac, formée de la MRC de Mékinac et de la Corporation du pont Mékinac, la firme Axor et une compagnie à numéros de la région de Hull sont du nombre.

Pas question de dévoiler des chiffres officiels avant cette date, histoire évidemment de protéger les données de la soumission de la Société Hydro-Mékinac, insiste André Lemay.

Celui-ci s'est appliqué d'une part à démontrer aux contribuables de Notre-Dame-de-Montauban qu'il est important que le projet soit réalisé par les gens de Mékinac afin que toutes les retombées y soient injectées.

Comme une firme comptable de Saint-Tite estime à environ 280 000 $ la moyenne annuelle des redevances qui pourraient être versées à la Municipalité de Notre-Dame-de-Montauban, parce que le projet sera réalisé sur son territoire, Me Lemay soutient que cela permettra éventuellement à celle-ci d'envisager la réalisation d'importants travaux, qu'elle ne peut pas aborder présentement. Notamment au chapitre des infrastructures municipales.

Me Lemay a fait allusion à l'assainissement des eaux, l'amélioration des chemins publics et même l'exploitation et le développement du mont Otis, "le cap à Ti-Fred", un impressionnant point d'observation situé sur le territoire de la municipalité et qui offre un panorama saisissant sur la région. On y voit jusqu'à Sainte-Thècle, semble-t-il.

Il a de plus laissé entendre que si le projet était confié à l'entreprise privée, les redevances pourraient être réduites à un maigre 10 000 $ annuellement. Selon lui, si la Société Hydro-Mékinac décroche le contrat avec Hydro-Québec, le parc de la rivière, près de la Chute du Neuf, pourrait également bénéficier d'importants travaux d'aménagement pour mettre les lieux en valeur. Il reviendrait au promoteur de le faire, précise-t-il.

Invité à dire ce qu'il adviendra de la microcentrale et du barrage au terme du contrat de 25 ans, et qui paiera pour la démolition éventuelle des installations, Me Lemay signale que normalement un tel contrat est reconduit par les parties, sinon, des sommes d'argent seront réservées s'il faut enlever les équipements.

De son côté, invité par le porte-parole de l'organisme Eau-secours, de Montréal, Alain Saladzius, à expliquer pourquoi le projet initial d'une microcentrale de 13 MW a été réduit à 10,4 MW, Richard Larose, ingénieur chez CIMA, a laissé entendre qu'on recherchait à minimiser les impacts environnementaux. Une bonne partie de la future centrale hydroélectrique sera construite sous terre.

Pour sa part, Me André Lemay a rappelé que les critères d'Hydro-Québec demandent que le projet soit "socialement et environnementalement acceptable", d'où la consultation de la population par référendum et par le Bureau des audiences publiques sur l'environnement. Cette deuxième étape devrait avoir lieu à l'automne 2003. La construction des installations pourrait débuter au printemps 2004, pour une mise en service dès 2005.

Illustration(s) : Mercredi soir dernier, lors de la rencontre concernant le projet de construction d'une micro-centrale, les contribuables de Notre-Dame-de-Montauban se sont vu remettre des reproductions de ces deux maquettes. La Société Hydro-Mékinac voulait ainsi démontrer que son projet aura peu d'impacts visuels sur la Chute du Neuf. La photo de gauche montre l'état actuel des lieux tandis que celle de droite marque la fin des travaux en 2005. Me André Lemay, Richard Larose

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